“Presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies.” (Molière)
La haine la plus parfaite à l’égard de la nature, c’est l’écologie. Qu’elle soit prétendument de gauche ou de droite, progressiste ou réactionnaire, elle se représente toujours la nature comme un environnement à sauvegarder, une extériorité à conserver et donc, comme une aliénation à préserver. Ce n’est certainement pas un hasard si du point de vue étymologique, l’écologie et l’économie entretiennent une telle proximité : l’éco-logie n’a d’autre but que d’éco-nomiser les ressources naturelles ; et l’économie, pour conserver son cycle de reproduction capitaliste, doit se penser de façon écologique afin de se rêver plus durable, tout simplement. L’écologie est l’objectivation idéologique de la nature, justifiant ainsi l’économie en tant nature réellement objectivée.
La pollution de la marchandise
La marchandise, depuis la révolution Néolithique, est un envahissement totalitaire dont les effets ne cessent de polluer l’univers dans son intégralité. En tant que produit aliéné visant à faire croître l’aliénation du produit, le destin de la marchandise est de souiller la production, d’avilir la consommation, de corroder les esprits, d’amollir les cœurs, de corrompre la vie. En conséquence, le premier être abîmé par la pollution humaine n’est rien d’autre que l’homme lui-même ; l’environnement ne vient qu’au second plan.
Le principe fondamental de la marchandise, en effet, c’est la vente en vue de la consommation. Et en tant que ce produit vénal est effectivement consommé, étant donné toutes les nuisances inhérentes aux lois du marché, le consommateur en question diminue aussitôt sa qualité de vie. Maladies cardiaques, digestives, mentales, pulmonaires ou toutes sortes de cancer[1], addictions, névroses, etc. ; tout ceci est immanent à la prééminence de la valeur d’échange. Par conséquent, lorsque s’accomplit ce pour quoi est faite une marchandise – c’est-à-dire d’être vendue et consommée en faveur du besoin solvable – la victime directe de la pollution, c’est l’être humain.
Or, ce sabordage de l’homme par l’homme, cette auto-pollution ne peut pas provenir de l’activité humaine en tant que telle, car cela voudrait dire que la norme et l’essence profonde de l’humain est de s’auto-détruire, ce qui est idiot. Ce sont bien plutôt certaines conditions de production, les conditions de l’exploitation auxquelles est soumise cette activité qui sont à l’origine du problème. Tout produit d’un travail productif donné contient une part de travail non payé, et c’est cette plus-value, comme force impersonnelle de coercition qui est à l’origine non seulement de l’exploitation de l’homme mais aussi à la dévastation de la terre. La plus-value, cristallisée dans sa forme-marchandise ou sa forme-argent, a ouvertement déclaré la guerre à l’humanité en se soumettant tous les espaces pour accomplir son propre but.
Par exemple, ce n’est pas l’industrie du textile comme telle mais sa forme historique actuelle, celle du travail soumis au capital, qui cause une pollution massive. Ce ne sont pas les moyens de travail objectifs comme la machine à coudre qui engendrent l’exploitation d’enfants dans les usines ou l’abandon massif de vêtements de mauvaise qualité. À un stade déterminé de la baisse du taux de profit, ce sont les conditions actuelles de l’aliénation, issues de la production marchande rendent nécessaires l’exploitation d’une main d’œuvre peu chère et la surproduction de vêtements ensuite abandonnés sur une plage, dans les eaux, les forêts, etc.
De même, ce n’est pas la production du smartphone en tant que telle qui est dangereuse mais sa subordination au procès d’auto-valorisation de la valeur d’échange qui est à l’origine des problèmes que l’on connaît. Au Kivu, le nerf de la guerre, ce n’est pas le coltan mais la plus-value qu’on peut en tirer.
Il faut donc en convenir, encore et toujours, que l’argent est la racine de tous les problèmes.
Mais il y autre chose à ajouter. Ce n’est qu’en-dehors de sa consommation et donc de sa fin réelle, que la marchandise cause ses ravages bien connus sur l’environnement. Ce sont uniquement les conséquences néfastes de sa production, de sa circulation ou de son abandon qui souillent les espaces naturels (pollution de la mer, de l’air, de la terre et du ciel). La pollution de l’environnement par l’homme n’est donc qu’un effet et non le but ultime de la société marchande ; seule la pollution de l’homme par l’homme coïncide immédiatement avec la production et la circulation de la marchandise totalitaire. C’est parce que la société engendre des produits destinés à la polluer elle-même qu’elle en vient à polluer tout le monde environnant. Par conséquent, ce n’est qu’en s’émancipant elle-même que l’humanité sera capable d’émanciper la nature de la pollution. Mieux. En émancipant l’humanité, en tant que nature consciente, de la pollution marchande, la nature s’émanciperait elle-même de toute forme de pollution.
Tous les dégâts que le capital, comme forme achevée du dé-saisissement de l’homme, cause à ladite nature par la pollution ne sont que des dommages collatéraux. Car la vraie pollution, celle qui est consentie, consensuelle, visée, évidente et nécessaire est celle qui reproduit le cycle de reproduction de l’avilissement économique. Tout le reste n’est qu’effet extérieur et contingent.
Il est alors évident que l’écologiste est un imposteur lorsqu’il se présente comme un révolutionnaire voulant « changer les choses » alors qu’il ne tend, en fin de compte, que vers un embellissement de l’ordre actuel des choses. L’écolo veut sauver la planète des méfaits de l’activité humaine, mais pas la nature humaine elle-même. Il déclame contre les pollutions lumineuses, sonores, océaniques, aériennes ou spatiales mais reste de marbre devant la pollution de l’homme par l’argent. Il ne voit pas que toutes ces pollutions extérieures ne sont que les accidents de la pollution interne de l’homme.
« Être radical, c’est prendre les choses par leur racine. » Et la racine de la pollution de la nature, c’est la pollution de l’homme par lui-même en l’abâtardissement économique …
Bien entendu, l’écolo ne sait rien de cela. Il adorerait avoir une planète propre, mais ne soucie pas d’avoir une âme sale. Il dit souvent : « Que sera la planète dans 50 ans ? », ou encore : « Qu’allons-nous dire à nos enfants ? ». Pourtant cela ne le gêne pas de léguer à ces mêmes enfants, ici et maintenant, un monde d’aliénation où règne la misère, où leurs rêves sont froidement piétinés devant la dure nécessité de travailler pour de l’argent… De tout ceci, l’écolo n’en a cure. Pour lui, seule la préservation saine des espaces importe vraiment. Mais on voit mal quel avantage y aurait-il pour un cancéreux, sur le long terme, d’entretenir sainement son appartement.
Or, l’infamie de l’écologie ne s’arrête pas là, car cette idéologie possède une fonction sociale bien déterminée. En effet, l’écologie n’est pas seulement une fausse solution ; elle est aussi une vraie tromperie dont les buts sont multiples : 1) elle sert de prétexte au pouvoir pour taxer le peuple[2] ; 2) substituer cette fausse problématique au vrai problème de l’aliénation marchande. Dans ces deux cas, la fonction historique de l’écologie est l’oppression d’une classe par une autre…
L’imposture du capitalisme vert
L’aliénation économique et l’imposture écologiste se relient d’elles-mêmes, par leur histoire et par leur étymologie ; elles renvoient toutes deux à l’oikia, c’est-à-dire au foyer domestique administrant les produits aliénables sur le marché. Cette oikia signale, dès sa genèse historique déjà, la décomposition des communautés primitives et l’ascendance progressive du pouvoir de l’aliénation, en tant que mouvement corollaire de l’aliénation du pouvoir, ayant surgi lors de la Révolution Néolithique…[3] D’un point de vue historique : l’écologie émerge dans la seconde partie du XIXe siècle, lorsque les ravages de la marchandise commencent à devenir si visibles que, pour s’économiser, l’économie se doit de penser de façon protectrice son rapport avec le monde environnant, de telle sorte que la survie de l’environnement soit garantie pour la sauvegarde de l’économie elle-même…
Dans cette logique mercantile de l’écologie qui entretient le rapport le plus vil et le plus cupide avec la nature, on retrouve le fameux développement durable du capital, utopie justificatrice qui : 1) se représente la nature comme un simple objet extérieur à conserver, un agrégat de ressources utiles et capitalisables censé durer pour que dure son exploitation par la valeur d’échange ; 2) voit l’humanité comme un vulgaire instrument de valorisation, comme une main d’œuvre faite pour reproduire ses conditions économiques d’asservissement sans qu’elle soit trop mécontente – car on sait à quel genre d’incendie social peut mener les politiques d’austérité ; 3) propose en vain une forme viable de l’économie, comme s’il s’agissait de « maîtriser » l’aliénation produite sur le marché, alors que c’est au contraire le marché de l’aliénation qui a maîtrisé toute production humaine.
Il s’agit en fait, tout simplement, de rendre le capitalisme durable plutôt que d’abolir sa base directe (le salariat, comme rapport d’exploitation moderne). Il est vrai que les larbins du pouvoir de l’argent ont toujours eu intérêt à rendre une maladie plus « durable », à lui chercher des pseudo-remèdes sur le court terme plutôt que de l’éradiquer… Est-il nécessaire d’ajouter que la volonté de rendre le capital plus durable par ce genre de « systèmes verts » n’est qu’une entreprise vaine et risible ?
La nature, telle qu’elle est représentée par l’écologie durabiliste, n’est rien d’autre qu’un objet profitable. Or, dans la communauté originelle qui constitue la nature réelle et profonde de l’homme, celui-ci se trouve immédiatement en l’universel, en tant que parcelle du Tout cosmique. Il n’y a pas de nature extérieure et il ne peut pas y avoir d’économie puisqu’il n’y a pas de séparation entre l’homme et sa nature, entre l’homme et lui-même. De la sorte, la nature n’est pas l’autre de l’homme : elle en est le cœur immanent de la vie anti-marchande incarnée. De la même façon que l’émancipation humaine abolira l’économie et la politique, elle liquidera l’écologie comme imposture capitaliste de reproduction de la nature aliénée par la société de la rentabilisation. L’écologie dite « radicale », quant à elle, est consubstantielle à l’extrême droite et à l’extrême gauche du Capital ; elle est le projet illusoire le plus poussé de ceux qui veulent promouvoir une autre économie politique… En conséquence, l’économie de l’écologie disparaîtra en même temps que l’écologie de l’économie… Quand jaillira la communauté universelle de l’humanité définitivement émancipée, la nature ne sera plus séparée de l’homme puisque celui-ci ne sera plus aliéné… Il n’existera plus que le cosmos charnel de l’anti-mercantile et de l’anti-politique…
Le prétendu réchauffement anthropique du climat
Aujourd’hui, l’écologie, comme toute forme d’expression du spectacle du Capital, est une imposture mystificatrice destinée à permettre la reproduction de la tyrannie du profit. Ainsi, l’idéologie écologiste, à la remorque trompeuse du gouvernement mondial propagandiste, a-t-elle fait des mythes du réchauffement climatique et du CO2 un vecteur cardinal de son bourrage de crâne.
Partout où règne le spectacle médiatique de la marchandise, les seules paroles autorisées sont celles qui veulent entériner le totalitarisme de la valeur d’échange. Aucun discours médiatique ne peut donc être contradictoire à ce qu’exige les nécessités du Capital, ni contre-venir à la censure qui concerne le Tout de l’essentiel… On reconnaît le faux tout simplement à ce qu’il fuit et interdit, par principe, tout débat…
Jamais censure n’a été plus parfaite. Jamais l’opinion de ceux à qui l’on fait croire encore, dans quelques pays, qu’ils sont restés des citoyens libres, n’a été moins autorisée à se faire connaître, chaque fois qu’il s’agit d’un choix qui affectera leur vie réelle. Jamais il n’a été permis de leur mentir avec une si parfaite absence de conséquence. Le spectateur est seulement censé ignorer tout, ne mériter rien. (Debord)
Tous ceux qui avaient, depuis Thucydide jusqu’à aujourd’hui, commencé à critiquer les illusions et le mensonge de la démocratie, en la définissant comme la négation achevée de l’homme, ne s’étaient pas trompés. On la reconnaît à ce signe distinctif qu’elle est, en plus d’être le terrain de la censure la plus accomplie, la consécration de l’abjection et de l’avilissement, du triomphe des fictions du marché qui rend toute émotion miséreuse et abstraite…
Le mythe du réchauffement climatique prétendument causé par l’homme – sans doute un des plus grands mensonges de l’histoire contemporaine – est un brillant exemple de ce que le pouvoir de l’argent peut produire de manipulateur et de falsificateur :
Les révélations survenues dans le cadre du Climategate en 2009 ont démontré l’ampleur des nombreuses manipulations et manigances mises en place pour faire artificiellement correspondre de multiples observations discordantes à la construction théorique de l’origine humaine du réchauffement, de même que la censure du débat a été systématiquement mise en place pendant que de nombreuses pièces étaient dissimulées, et ce alors que d’innombrables sentences d’excommunication étaient évidemment partout proférées… (Francis Cousin, Commentaires sur l’extrême radicalité des temps derniers)
Tout ce qui est censuré prouve à la fois la fausseté des vérités officielles et la vérité du mensonge officiel …
À l’heure où le jobardisme des climato-bornés[4], bien soumis au sermon soliloquiste du capital, fait démonstration de son ignorance en « manifestant » sur toute la planète pour « lutter » contre le changement climatique, rappelons les choses essentielles…
1) Le climat n’a pas attendu la révolution industrielle du Capital pour présenter des fluctuations importantes. Le climat a toujours 1) Le climat n’a pas attendu la révolution industrielle du Capital pour présenter des fluctuations importantes. Le climat a toujours changé[5]. On retiendra plusieurs grandes époques climatiques sur les derniers millénaires :
– L’optimum holocène, qui dura près de 4000 ans (de -7000 à -3000), où les températures étaient nettement supérieures à aujourd’hui…
– L’optimum médiéval, ayant surgi autour de l’an 1000. Ses températures restent plus élevées que les nôtres actuellement – bien qu’il soit en moyenne inférieur à celui de l’Holocène.
– Le climat du bas Moyen Âge s’est, ensuite, graduellement refroidi pour laisser la place à ce qu’on appelle « le petit âge glaciaire », qui a duré jusqu’au milieu du XIXe siècle. Pendant cette période, il arrivait que la Tamise et la Seine gèlent en hiver ; et les glaciers alpins avaient avancé de 1 000 m avant de céder progressivement du terrain, au fil du réchauffement constaté durant le XXe siècle et qui se poursuit probablement aujourd’hui, en révélant ainsi progressivement les vestiges d’habitats médiévaux abandonnés.
Il faut savoir que l’élément principal qui détermine fondamentalement les variations du climat n’est rien d’autre que l’ensemble des cycles de Milankovic et de Schwabe. Il consiste en 3 mouvements cycliques de la Terre qui, étant donné son hémisphère nord plus continentale que celle du sud, son bourrelet équatorial, sa proximité avec d’autres planètes du systèmes solaires, etc. reçoit plus ou moins de chaleurs selon les âges. Ces trois principaux paramètres sont appelés : précession, obliquité, excentricité.
Pour résumer, comme le dit si bien Marcel Leroux : « Le changement climatique n’est qu’un truisme »
2) Il n’existe pas de climat global ; les différents climats sur Terre constituent un ensemble complexe où aucune variation n’est identique à une autre. Ainsi, certaines zones sur Terre se réchauffent tandis que d’autres refroidissent… Par conséquent, parler de réchauffement planétaire est une ineptie ridicule.
3) L’Antarctique, qui en tant que glacier continental est le seul lieu dont la fonte est censée provoquer la montée des eaux océaniques, voit sa banquise croître continuellement depuis des décennies…
4) Le principal gaz à effet de serre est, très largement, la vapeur d’eau.
5) L’activité humaine ne constitue que 1% des échanges de CO2, qui lui-même ne représente que 0,06% des différents gazs présent dans l’atmosphère.
Eu égard à tout cela, on voit mal encore comment les thèses de Al Gore, du GIEC et autres laquais de la classe dirigeante pourraient encore demeurer crédible longtemps…
Selon la sensibilité de chacun, la chose suivante pourra s’annoncer drôle ou triste : en ces temps obscurantistes, le pouvoir a su acquérir une telle force de persuasion, qu’il parvient désormais à faire croire qu’il est impossible de changer de mode de production mais qu’en revanche, on peut changer le climat planétaire. Voilà une onirie bien ancienne, à ranger à côté de la danse de la pluie et autres fantasmes grossiers…
Quant à nous, nous pensons avoir fait ce qu’il fallait pour contribuer à la démystification de ce mensonge digne des plus sombres récits orwelliens.
Groupe Barricade, juillet 2019.
[1] De très récentes études nous apprennent par exemple que l’homme aliéné des villes ingère, en moyenne, jusqu’à l’équivalent d’une carte de crédit par semaine en grammes de plastique. Une carte de crédit pesant 5 grammes, cela fait environ deux kilogrammes de plastique ingérés chaque année.
[2] Il existe de nombreux pays où les taxes sur les déchets ont considérablement augmenté. Parfois, ce genre de taxes (toujours justifiées par des discours écologistes) peuvent prendre des proportions énormes comme par exemple dans certains cantons suisses où le prix des sacs poubelles avait littéralement a été multiplé par 10…
[3]« L’échange de marchandises commence là où se termine les communautés primitives » (Marx, das Kapital)
[4]C’est ainsi que nous appelons ceux qui emploient le terme fallacieux du pouvoir : « climato-sceptique »…
[5] On notera alors l’imbécilité qui consiste à parler du « changement climatique » comme d’un phénomène inquiétant étant donné qu’un climat, par définition, ça change…
Depuis peu, on s’est rendu compte de la stupidité de ce terme, de même qu’on s’était rendu compte de l’imposture du terme « global » warming (comme si le climat était globalement homogène) qu’on avait alors remplacé par l’insipide « changement » climatique ; aujourd’hui, on a remplacé ce dernier par un terme plus alarmant : « dérèglement » climatique. Mais ce « dé-règlement » ne formule finalement rien d’autre, sinon qu’il y avait auparavant des règles qui seraient bouleversées par l’activité humaine ; et ces règles ou plutôt, ces lois ne peuvent être rien d’autre que les paramètres connus de tous les climatologues comme les paramètres de Milankovic ou encore les cycles d’éruptions solaires.