Présentation

Bien que de nombreux groupes se présentent comme révolutionnaires, nous nous distinguons cependant d’eux sur de nombreux points.

Nous nous opposons à :

 L’écologie, dont le déguisement de lutte contre la pénurie et la pollution n’est en réalité qu’une idéologie impérialiste servant à prolonger les vieux jours du Capital. Il est faux de réduire l’écologie au simple « souci des ressources » ou au « combat contre la pollution », car elle ne présente pas ces actions de façon neutre mais s’inscrit dans une logique historique bien précise. Les deux luttes mises systématiquement en avant par les pouvoirs politico-médiatiques, à savoir celles contre l’émission de CO2 et l’emploi d’énergies fossiles, se rejoignent dans un but commun qui est de détruire du capital considéré comme excédentaire.

– L’immigration, dont la fonction ne se réduit désormais plus à la simple pression sur les salaires mais aussi à faire rétrograder les consciences vers un niveau de conscience historique inférieur, afin d’affaiblir la spécificité révolutionnaire du prolétariat européen, laquelle ne découle pas de caractéristiques biologiques mais des rapports sociaux propres à l’histoire européenne.

 La démocratie, en tant que dernier système politique et social d’une société basée sur la séparation généralisée, l’anarchie individualiste et la grossière égalité de citoyens croyant pouvoir changer le monde par les urnes. La démocratie demeure en dernière instance une duperie destinée à tuer toute spontanéité révolutionnaire, afin d’enfermer le peuple dans la sclérose sociale du scrutin – d’ailleurs nécessairement condamné à ne déboucher sur rien d’autre qu’un renforcement ou une aggravation du statu quo de l’aliénation. 

La nécessité révolutionnaire

– La révolution universelle qui jaillira du mode de production capitaliste est l’inéluctable nécessité résultant des contradictions de la société actuelle. Elle ne saurait résulter d’un programme politique bien appliqué, ni d’un idéal subjectif qu’une secte isolée et éclairée voudrait imposer à l’ensemble de l’humanité ; elle est bien plutôt la destination objective de cette humanité universellement asservie qui abolit alors son asservissement. C’est pourquoi tout groupe d’action à prétention révolutionnaire se doit de rappeler, encore et toujours, que l’émancipation du prolétariat sera l’œuvre du prolétariat lui-même et non pas celle d’un parti politique ou d’une élite intellectuelle qui aurait, seul, trouvé la clef de la révolution sociale. En d’autres termes, l’émancipation de la pratique sociale se réalisera par la pratique même de l’émancipation, et non pas à partir d’une recette qui viendrait s’y imposer de l’extérieur.

La Révolution Néolithique comme renversement de la nature humaine

En des époques antérieures, on opposait à l’horreur sociale de la société l’âge d’or dans lequel l’homme vivait dans la joie permanente. On désignait alors les détenteurs du pouvoir comme responsables des maux de l’humanité sans pour autant être capable de décrire de façon concrète comment fut cet âge d’or. Il a fallu tout un progrès technique et scientifique pour que l’archéologie atteigne le niveau de conscience historique le rendant capable de montrer de façon claire et nette que cet âge d’or non seulement a existé, mais aussi constitue de très loin la plus longue période que l’humanité n’ait jamais connue. Toutes les dénonciations religieuses sur le péché originel désignaient inconsciemment le grand choc de la Révolution Néolithique. 

Pendant des centaines de milliers d’années, l’humanité s’est organisée sous la forme de communautés naturelles qui ne connaissaient alors ni guerres, ni chefs, ni famine, ni pandémie. 

La Communauté naturelle de l’homme est l’unité absolue qui rend impossible l’autonomisation des sujets qui la composent. Les relations sociales de la Communauté naturelle ne se basait alors pas sur une convention, une entente préalable ou un contrat débattu antérieurement, mais il s’agissait de la forme la plus naturelle et spontanée de l’existence humaine. Dans un tel état de fait, tout le groupe produit et reproduit ses conditions de jouissance en commun : il n’y a ni propriété, ni échange. La distribution des produits s’effectue selon les besoins humains réels et non selon une circulation tributaire de lois froides, aveugles, économiques. Chacun y est actif et produit non en vue d’une rétribution ultérieure mais parce qu’il trouve une satisfaction directe dans sa participation pleinement consciente à l’activité sociale.

Mais ces communautés primitives repliées sur elles-mêmes n’ont pas su résister à la grande rupture Néolithique résultant du développement des forces productives, chacune empiétant alors sur le développement de l’autre. 

Depuis lors, les hommes n’ont cessé, à travers les âges, de s’insurger contre toutes les formes d’oppression politique et d’exploitation économique, afin de renouer avec ce passé certes oublié mais toujours ancré en l’homme. 

L’organisation révolutionnaire

Le renversement du Capital et l’abolition du salariat ne sont possibles que par l’auto-organisation anti-cheffiste du prolétariat qui s’abolit lui-même en abolissant les conditions de sa servitude. Il ne s’agit pas de « répartir convenablement les richesses » ou de dépouiller les riches, mais de supprimer les conditions qui sous-tendent toute misère sociale, matérielle ou mentale.

Un groupe à prétention révolutionnaire n’a pas vocation à dicter de façon extérieure la trajectoire fondamentale de la lutte : les armes de la critique ne sauraient remplacer la critique des armes. En tant que fraction la plus consciente de la lutte prolétarienne, il n’est qu’un mouvement historique par lequel la société se présente à elle-même, telle qu’elle est. Il démystifie tous les grands mensonges de la société et explique les grands phénomènes sociaux de telle sorte que par la simple énonciation des faits, les conclusions révolutionnaires s’imposent d’elles-mêmes. Il est capable d’expliquer concrètement le sens de l’histoire, les crises économiques ainsi que l’avènement final de la révolution mondiale.

Dès demain, la révolution se dressera de nouveau avec fracas pour le plus grand effroi de ceux qui se réjouissaient de la voir enterrée.

« J’étais, Je suis, Je serai ! »